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VICTOR DROUINEAUPassages

Drouineau-Passages-07

Le rythme est inébranlable, tout s’affole, le temps passe et chacun veut le dépasser… Ces silhouettes, plongées dans un milieu qui nous semble familier, errent dans la ville avec un but ou parfois sans. Mais elles passent, traversent, s’agrègent, attendent, s’arrêtent un instant… Parfois on les croise sans même les remarquer, nos sens se mélangent et on ne voit plus, on ressent plus qu’une présence qui nous frôle. Ces silhouettes sont les nôtres.
J’ai souhaité dans cette série d’images représenter ces corps, ces identités qui se mêlent et se retrouvent parfois, ces voix qui se croisent sans même s’entendre, ces personnes qui deviennent les passants, les piétons et tous ceux que nous appelons les citadins. Si chaque individu, chaque bâtiment se fond dans une masse opaque, hostile ou invisible, dans une autre nuit où il fait bon se perdre si elle nous permet enfin de voir ce qu’il y a au bout de la rue. Nous explorons ce monde que nous croyons connaître, mais qui nous reste absolument étranger…

Victor Drouineau

THIBAULT GAËTAN DUBROCA (promotion 2014)

fetART

Thibault Gaëtan est lauréat EFET pour le mois de la photo 2014 de La Fetart School Factory.

Depuis toujours l'Efet suit avec intérêt et même passion l'événement international et biennal du Mois de la Photo. Pour l'édition 2014, l'association Fetart qui fait beaucoup pour la jeune photographie, présente du 18 au 30 novembre la Fetart School Factory, ponctuée de plusieurs  rendez-vous  autour de 7 jeunes artistes issus d'autant d'écoles françaises de photographie : Romain Champalaune (Louis-Lumière), Léa Deligey (ETPA Toulouse), Thibault Gaëtan Dubroca (EFET), Brian du Halgouet (SPEOS), Flore-Adèle Gau (ENSP-Arles), Charles Roux (ICART) et Constantin Schlachter (Les Gobelins). Nous reviendrons sur le détail et le programme de ces rendez-vous, mais comment résister à la joie de retrouver le travail à la fois si contemporain et si personnel de Thibault Gaëtan Dubroca, qui avait su séduire le jury de diplôme Efet du mois de juin dernier ? Alors bravo à Thibault Gaëtan en attendant de l'applaudir en novembre.

Dénégation obstructive :

Avec une volonté d’alléger l’espace de son encombrant, Thibault Gaeëtan Dubroca deécoupe et extrait les affiches preésentes dans les panneaux publicitaires qui rythment le paysage urbain. L’action preécise et brutale est une reéaction à la gêne subie par la réception optique de ces affiches qui polluent et fatiguent l’esprit. Le vide physique recrééé, est par analogie associeé au vide que l’industrie creée chez le consommateur — le vide d’un potentiel nouveau désir à combler et le vide qu’elle creée dans son esprit en le surchargeant d’informations parasites. La fenêtre offre alors un retour à une réalité tangible.

LORELEI BUSERMajor de promotion 2014

Regarde moi

« REGARDE-MOI » AUX BLANCS MANTEAUX

Lorelei Buser fait partie des quatre « jeunes talents » distingués pour cette édition de la Quatrième image.

Lorelei Buser, major de la Promotion 2014, fait partie des 42 photographes venus de 13 pays différents exposés à l'espace des Blancs Manteaux, à la faveur du Salon annuel de la Quatrième image. Mieux, elle fait partie des quatre « jeunes talents » distingués pour cette édition. Nul concours ici, mais en l'occurrence un concours de circonstances : un collectionneur, acquéreur d'une photographie de Loreleï n'a pas résisté au plaisir de montrer l'œuvre à  Raed Bayawah, le directeur du Salon qui à son tour s'est  décidé à intégrer la jeune artiste à sa sélection des quarante-deux. La notoriété, antichambre de la célébrité, ne fonctionne pas autrement : la production justement repérée et appréciée suit son propre chemin qui devient celui d'une carrière. C'est ce que nous souhaitons à Lorelei en la rejoignant sur les 10 mètres carrés offerts aux 42 artistes, et sur lesquels elle a fait l'accrochage de son travail personnel de diplôme : « Regarde-moi ». Ce sujet ambitieux et magnifique invite le spectateur à s'approcher sans appréhension de visages détruits par la maladie ou par  l'accident et à y lire la fierté et le courage dont le malheur et la détresse n'ont pas su venir à bout. Outre la dimension humaine et sociologique, Regarde-moi révèle une démarche esthétique d'autant plus sûre qu'elle se confronte à la négation même de ce que nous appelons communément la beauté.

 

La Quatrième Image, Espace des Blancs Manteaux, 48, rue Vieille du Temple, Paris 3e.
Du 28 octobre au 2 novembre 2014. Vernissage le mardi 28 octobre à 18h30.

ROMAN VISHNIACDe Berlin à New York, 1920-1975

Hall de gare, Anhalter Bahnhof, près de Potsdamer Platz. Berlin, 1929 – début des années 1930 © Mara Vishniac Kohn, courtesy International Center of Photography

L'HISTOIRE ET LA SCIENCE

Le très bel espace  du Musée d'art et d'histoire du Judaïsme offre la première rétrospective du photographe américain, déclinée sur plusieurs niveaux, parallèlement à une existence complexe, infléchie par l'Histoire et guidée par la volonté farouche d'accomplir une œuvre scientifique. Perpétuel émigré, quittant Moscou pour Berlin, Berlin pour Paris, embarquant à Lisbonne pour s'établir enfin à New York, Roman Vishniac a produit une œuvre documentaire considérable au profit des organisations allemandes et américaines d'entraide aux communautés juives d'Europe centrale, avant et pendant les persécutions nazies. Reporter talentueux qui parvenait à concilier information et esthétique, Vishniac a développé sa production avec l'installation de son studio à New York en 1941, où il a su se construire une réputation de portraitiste couru par tout ce qui brillait sur la scène culturelle de Manhattan. L'après-guerre devait revoir le photographe dans Berlin en ruines, davantage inspiré par la détresse des civils que par la vision d'apocalypse d'une capitale déchue. A la fin de sa vie, son travail de témoin accompli, Roman Vishniac s'est consacré pleinement à la photomicrographie dont, en autodidacte,  il s'était fait le spécialiste.  Par un maître à découvrir, une magnifique évocation des temps forts du 20e siècle.

Hervé Le Goff

Roman Vishniac. De Berlin à New York, 1920-1975. Muse d’art et d’histoire du Judaïsme, Hôtel de Saint-Aignan 71, rue du Temple Paris 3e. Jusqu'au 25 janvier 2015.

GRAND PRIX INTERNATIONAL DE PHOTOGRAPHIE DE SAINT-TROPEZ

concours-Saint-tropez

le Grand Prix International de Photographie de Saint-Tropez encourage la création des jeunes talents photographiques.

Organisé par le Rotary Club de Saint-Tropez et inscrit dans une action humanitaire,
le Grand Prix International de Photographie de Saint-Tropez encourage la création des jeunes talents photographiques. La deuxième édition de 2015 propose aux deux catégories « Jeunes talents (- de 25 ans ») et « Passionnés » (tous âges) le thème large de « Voiles et transparences ». Les photos lauréates désignées par le jury feront l'objet d'une exposition à Saint-Tropez du 24 avril au 2 mai 2015 et leurs auteurs se verront décerner des prix. En contrepartie, car il y a une contrepartie, l'organisateur demande à chaque participant de céder les droits de vente d'un exemplaire de chaque photographie finaliste ou lauréate. Les images seront mises aux enchères et les bénéfices de la vente iront à l'œuvre humanitaire « La chaîne de l'espoir ». En dehors de la noblesse du projet et du niveau du concours, l'enjeu d'une vente aux enchères est un excellent repère pour l'évaluation du travail d'un artiste. Date limite de participation 31 décembre 2014 et tous renseignements et modalités d'inscription sur https://www.grandprixphotosttropez.org

PRIX HSBC POUR LA PHOTOGRAPHIE 2015

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Clôture des inscriptions le 31 octobre 2014

Avec sa modalité originale de désigner deux lauréats ex-aequo pour leur offrir une large couverture médiatique et une première monographie aux éditions Actes Sud, le Concours  du Prix HSBC pour la photographie est un des plus intéressants et des plus courus. Et cela se comprend quand on sait qu'il est ouvert à tous candidats majeurs, de toute nationalité, n'ayant jamais publié de livre mais auteurs d'un ensemble minimal et cohérent de 70 photographies publiables. Autant de conditions remplies par la majorité des étudiants Efet, à condition de déposer son dossier de candidature le 31 octobre 2015 au plus tard.
L'édition 2015 qui sera aussi la vingtième du prix sera placée sous la direction artistique de François Cheval, directeur du musée Nicéphore Niépce de Chalon-sur-Saône. Il est donc plus que temps de constituer son dossier de candidature, à savoir 10 à 15 photographies libres d’un format A4, un court texte de présentation du travail proposé, un curriculum vitae, une biographie rédigée de 10 lignes maximum, un autoportrait, le tout repris dans un CD et bien sûr l'enveloppe timbrée pour le retour du dossier

ALEXANDRA LAFFITTELe Cimetière du Père Lachaise

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Alexandra Laffitte participe  au Festival de la Photographie « Confrontations Gessiennes »

Elève depuis deux ans à l’école Efet, Alexandra Laffitte vient d’être sélectionnée pour participer  au Festival de la Photographie « Confrontations Gessiennes »  qui se déroulera du 03 au 05 octobre 2014 et dont l’invité d’honneur est la Fondation Gilles Caron. Vous pourrez découvrir son univers photographique funèbre  à travers son sujet « Le Cimetière du Père Lachaise », où la nature et la mort célèbrent leurs noces dans une atmosphère singulièrement romantique et paisible.

WILLIAM EGGLESTON

From Los Alamos Folio 1, Memphis, 1965 [supermarket boy with carts](c)William Eggleston _Courtesy Wilson Centre for Photography

NOIR OU COULEUR, LA VIE TOUTE SIMPLE

« From Black and white to color », le titre annonce un passage que l'histoire connaît bien :  la photo a commencé en noir et blanc, elle s'est enrichie par la couleur. Or, dans les années 1960 qui voyaient la couleur investir le territoire de la publicité et des loisirs des amateurs était passablement boudée par les milieux du marché de l'art. En se mettant à utiliser cette couleur jugée triviale sinon vulgaire, une poignée de photographes allait à contre-courant de ce que la photographie érigeait en « fine art » et quand on voit aujourd'hui à quel point la couleur investit la photographie contemporaine, on apprécie la portée de cette avant-garde que William Eggleston, Stephen Shore et Joel Meyerovitz ne proclamaient pas eux-mêmes. L'exposition de la Fondation HCB permet bien sûr de voir le saut franchi par Eggleston à partir du moment où, au milieu des années 1960 il s'est montré satisfait du nouveau procédé Dye transfer, qui permettait le tirage sans trahison du film Kodachrome en grand format. Ce sont ces tirages originaux au rendu somptueux que le visiteur est invité à apprécier, avec la période noir et blanc qui laisse les « faux Cartier-Bresson » que le jeune photographe s'ingéniait à produire, jusqu'à s'intéresser à l'univers trivial des objets et des situations très ordinaires qui allaient faire la matière de toute l'œuvre, en couleur comme en noir.
Hervé Le Goff

 

William Eggleston, From Black and white to Color, Fondation HCB, 2, impasse Lebouis, 75014 Paris, jusqu'au 21 décembre 2014.

KEIICHI TAHARAen musée et en galerie

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LUMIERE, REFLEXION ET GENIE

La rétrospective du photographe japonais est aussi un long parcours dans le temps et à travers Paris. Elle commence en 1973 par un regard mélancolique sur la toute petite part de ciel que lui accorde la lucarne de sa chambre du quartier latin. Ainsi naît « Fenêtre », la série fondatrice d’une œuvre qui n’aura de cesse de traquer la lumière et les jeux qu’elle invente avec la matière, comme le confirme Eclat, la seconde série qui vibre sur le phénomène toujours neuf de la réflexion. Avec « In Between », Keiichi Tahara traduit toujours en noir et blanc les impressions étranges suscitées par l'aube ou le crépuscule, quand les ombres s'allongent des dunes aux sables du rivage. A ces essais esthétiques répond l'importante suite de portraits constituée sur quatre années, quand la revue japonaise Ryuko-Tsushin avait demandé à Keiichi Tahara d'illustrer la chronique de la scène culturelle artistique à Paris tenue par le critique Michel Nuridsany. Ainsi renaissent en diptyque les acteurs de l'âge d'or des années 1978-1981, parmi lesquels on reconnaîtra Laura Betti, Peter Brook, Roy Lichtenstein ou William Burrows. Plus proche de nous, la série « Ecrans » accède enfin à la couleur pour livrer le faux jour des artifices contemporains de l'image-vitrail dans une vision aussi mystérieuse que spectaculaire.

Hervé Le Goff

  • Keiichi Tahara, Sculpteur de lumière.
    Maison européenne de la photographie, 5/7 rue de Fourcy, paris 4e. Jusqu'au 2 novembre 2014.
  • Keiichi Tahara, Fenêtres et Eclats.
    galerie Taka Ishii, 11, rue Vieille du Temple, Paris 3e, jusqu'au 25 octobre.

PHILIPPE LEVY-STAB (promotion 1989)dans Chasseur d'images

Wynton Marsalis 2011© Philippe LEVY-STAB

COMMENT LA PASSION DU JAZZ REJOINT LA PHOTOGRAPHIE A NEW YORK

Il écoutait du jazz à Paris bien avant de savoir se servir d'un appareil photo mais Philippe Lévy-Stab s'est laissé prendre par l'image à l'adolescence. Conforté par une une formation à l'Efet sa vocation de photographe suit depuis près de vingt-cinq ans un long parcours avec les plus grands représentants du Jazz américain. Aujourd'hui, la quarantaine passée, Philippe Lévy-Stab jouit d'une notoriété qui s'étend  aux deux rives de l'Atlantique et en particulier à New York, sa ville adorée. Familier des vieux musiciens américains qui apprécient la proximité des ses photos argentiques, sympathisant avec les nouveaux  membres qui prennent la relève du jazz classique, le photographe finit par associer la musique et l'atmosphère de New York avec la même passion et le même génie qu'un Woody Allen ou qu'un George Gershwin. Programmé dans le prochain Mois de la Photo à Paris, Philippe Lévy-Stab fait l'objet d'une longue interview dans le numéro d'octobre 2014 de Chasseur d'images. Il nous dit comment les tirages qu'il exécute lui-même dans la plus pure tradition du fine art s'imprègnent de l'atmosphère singulière des clubs de jazz  pour restituer la magie qui opère sans heures à New York, quand la ville diffuse à son tour sa poésie d'une grisaille sublime, découpant ses châteaux d'eau sur ses blocs d'immeubles rehaussés de tags.