This is my archive

GERALD MOREL Au delà du réel

Gerald-Morel-01

Par ce gris weekend, l’ambiance en baie de Somme était très reposante et rendait ses droits à la nature. J’ai cherché à restituer cette atmosphère de bord de mer en hiver, en cet endroit particulier où la Somme se jette dans la mer. Nous cheminons depuis le bord de mer jusqu'à la ville forte de Saint-Valery-sur-Mer avant de redescendre dans le chenal de la Somme en fin de journée.

Je voulais transcrire autre chose que ce que mon œil voyait. La réalité des couleurs ce jour-là était dans les nuances de marron, ce qui explique ma conversion en Noir et blanc. La rivière qui se jette dans la baie de Somme m’a aussi inspiré une pause longue pour figer la jetée en face. Enfin, la nuit tombée, c’est encore en pose longue et alors qu’il faisait nuit noire pour mon œil devenu aveugle, que les deux dernières images de cette série m’ont permis de voir au delà du réel, comme si, jouant avec le mystère de la photographie, le paysage s'était révélé sur ma “surface sensible”.

EDOUARD CHEMIN Rhapsodie hongroise

margaret - apparition

 

Faut-il nécessairement choisir entre Buda et Pest ? Faut-il choisir entre les hauteurs des collines et l’agitation de la ville? Ou encore entre l’excellent vin Tokaji et la bière bon marché des bars du centre?
En arrivant à Margit-sziget, littéralement « île de Margaret », j’ai senti la fusion des deux rives du Danube. Dans ce que les Budapestois considèrent comme le poumon de leur ville, il est possible de profiter du soleil sur une pelouse, de se mettre à l’abris de la chaleur sous les arbres, de prendre un café dans une caravane ou de descendre dans un hôtel avec vue sur l’imposant parlement hongrois. Certains courent et d’autres nagent dans la piscine.
J’ai choisi de parcourir l’île à vélo. En regardant les branches des arbres avec la vitesse, des formes abstraites me sont apparues. A la fois douces et dynamiques, elles représentaient pour moi ce lieu. A certains moments, le ciel devenait de l’eau et les feuilles des arbres devenaient des algues. Tout se mêlait dans une impression qui me rappelait alors une œuvre du peintre Gerhard Richter.

Edouard Chemin

Première année photo

SERGEY PONOMAREV Le style du tragique

Ukraine Kiev

Il est un des plus jeunes photojournalistes impliqués dans la représentation de la guerre, et plus particulièrement des conflits qui déchirent le Proche-Orient, Gaza bombardée, la Syrie en guerre civile dévastatrice, sans oublier les soubresauts d'Ukraine ni l'actualité afghane. Sergey Ponomarev a commencé sa carrière de reporter en 2008, à l'âge de vingt-sept ans en Tchétchénie mais sa production s'étend aux tragédies qui ne doivent rien à la guerre : l'assèchement de la mer d'Aral, les ravages radioactifs, la fureur des typhons, l'univers obscur et dur des mines, l'enfer des prisons. Sergey Ponomarev qui travaille essentiellement pour le New York Times présente à Paris une sélection des reportages don la sensibilité et le souffle esthétique lui ont valu le Prix d'excellence de la Society of Publishers in Asia en 2014, la distinction de la Picture of the Year en 2014 et un prix au World Press Photo 2015. Son travail fait l'objet d'un entretien-portfolio dans le magazine Chasseur d'Images de mai 2015.

Hervé Le Goff

Sergey Ponomarev. Effondrement. Galerie Iconoclaste, 20, rue Danielle Casanova, Paris 8e, jusqu'au 9 juin 2015.

Syria-Homs

Ukraine Kiev

 

UNSEEN PARIS

Veronica Nesci-01

J'ai commencé cette série avec l’idée de réaliser des images de la ville et plus précisément de Paris. Je me suis promenée un peu partout, en restant à l’intérieur de la cité. J’ai volontairement évité les zones touristiques et les grandes zones commerciales pour montrer un côté souvent inconnu pour beaucoup d’entre nous. J’ai essayé de composer mes images pour rendre un sujet attractif à l’œil, alors qu'il n'a aucune vocation à l'être, en recherchant des perspectives insolites et le point de vue idéal. Mon regard s’est donc posé sur des lieux sans intérêt apparent, désertés de toute activité humaine et livrés à un total abandon. Parmi tous ces endroits, certains laissent pressentir que quelqu’un va arriver pour leur donner une vie nouvelle alors que d'autres changeront aussi, mais en étant au contraire promis à lente érosion. Ce sujet m'a été inspiré par l’idée que d'une manière ou d'une autre, chacun de ces endroits disparaîtra et je pense que certains d'entre eux n’existent déjà plus.
Veronica Nesci

Tunisie, J'y vais

Michel-Boujenah

Avec plusieurs vedettes de la scène de variété française, Philippe Abergel, photographe et  professeur de prise de vues à l'Efet a participé à la dédramatisation de la Tunisie comme lieu de villégiature. Déserté par les tours opérators comme par sa vague habituelle de vacanciers venus d'Europe, le pays des plages, des oasis et de Carthage retrouve par l'image ses vertus de repos, de bien-être et de culture.

HARRY GRUYAERTen couleur et dans le métro

Harry-Gruaert

La rétrospective Harry Gruyaert  occupe un niveau entier de la Maison européenne de la photographie.

C'est bien une exposition parisienne : pour vous y conduire, la RATP a décidé d'offrir les emplacements publicitaires 4x3m de seize stations de son réseau. Joindre l'agréable à l'utile, unir l'art et le transport, l'idée est belle, aussi belle que la rétrospective Harry Gruyaert qui occupe un niveau entier de la Maison européenne de la photographie. Membre depuis 1981 de l'agence Magnum Photos, Gruyaert a été un des premiers à oser la couleur, quand on ne jurait que par le noir et blanc, en photo d'art comme en photojournalisme. Attiré par les Etats-Unis, subjugué par le Maroc, Gruyaert a su trouver dans sa Belgique natale les tonalités qui allaient à leur tour nourrir son œuvre, parfaitement à l'aise entre le néo-pictorialisme et l'humanisme, entre l'expression moderne et l'art contemporain. Libre de toute influence jusqu'à devenir lui-même magistral,  Harry Gruyaert vous attend avec une curiosité, projetée en une petite salle obscure : ses TV Shots, images prises en 1972 sur un téléviseur couleur, chromo seventies garanti!
Hervé Le Goff
Harry Gruyaert. Maison européenne de la photographie, 5/7 rue de Fourcy, Paris 4e, jusqu'au 14 juin 2015, métro Saint-Paul.

Harry-Gruaert

WORK SHOP CANSON

Atelier-Canson-03

UNE IDEE D'INFINITY

Nous avons eu le plaisir d ‘accueillir ce vendredi 3 avril, dans notre atelier d'impression numérique, Régis Bazin, Directeur du Centre de compétence numérique de la Société « Canson infinity ».
Après un voyage dans le temps de plus de 450 ans à travers l'histoire de CANSON et de son implantation à Annonay par Jean Montgolfier, de nombreux étudiants ont pu tester sur nos imprimantes jet d'encre les papiers « Fine Art » et « Premium RC » de la gamme CANSON infinity. Les questions techniques et artistiques n'ont pas tardé à être posées en grand nombre Régis y a répondu avec autant de passion que de pertinence et de précision.
Le Work Shop a par ailleurs permis aux étudiants et à Dominique Anguise, leur professeur, d'appréhender très directement les capacités du gamme de papier « Premium » et d'envisager le potentiel artistique que peut apporter l'utilisation de tels supports.

photos : D.anguise et C.Goudard

 

LA QUATRIEME IMAGE avec les jeunes talents

lancement_jeunes_talents

Le salon La Quatrième Image qui aura lieu à l'automne 2015 loue des stands, organise un prix soumis à l'arbitrage d'un jury prestigieux, et cela s'adresse aux photographes déjà installés dans leur carrière. Pour les jeunes photographes, étudiants ou fraîchement diplômés, un autre concours ouvert à la tranche d'âge des 18-25 ans met en perspective, pour les quatre gagnants, l'exposition de leur travail sur le salon, leur présence au catalogue et tout ce que cela implique en communication et visibilité dans la presse. La dernière édition mettait en lumière le travail de Loreleï Buser, major de la promotion Photo 2014. Le thème est libre, la date imite d'inscription est fixée au 25 avril et les frais d'inscription s'élèvent à 15 euros. Plus un euro ni un jour à perdre pour se rendre sur le site www.laquatrièmeimage.com où on trouvera le détail du règlement et des modalités d'inscription!

LE CINEMA INVENTÉ et magnifiquement célébré

cinema-lumiere-2

On penserait  trouver une rétrospective de plus, qui partirait de la lanterne magique pour arriver à nos projections numériques. Dans son atmosphère bleue de nuit américaine, l'évocation de l'invention des frères Lumière est bien plus que cela, qui ressuscite l'accueil enthousiaste des foules.

Autour de la restitution de l'historique Salon Indien des premières projections publiques, c'est le faisceau entier des emprunts et des innovations du génie fraternel pour faire du Kinétoscope d'Edison un spectacle offert  au monde  filmé dès les premiers jours, découvrant au passage la rhétorique du panoramique et du travelling et les propositions prodigieuses de la plaque autochrome et le relief sans lunettes. Invités aussi, les premiers suiveurs qu'ont été Georges Méliès, Charles Pathé et Léon Gaumont, au cœur de cette Belle époque dont les divers écrans nous renvoient l'image vivante. Au bout de la féérie, dans une petite salle obscure, le beau film d'Eric Rohmer rend leur parole à Jean Renoir, l'auteur de La Règle du jeu et à Henri Langlois, le fondateur de la Cinémathèque française. C'est au Salon d'honneur du Grand Palais, et il fallait bien ça, jusqu'au 14 juin.

Hervé Le Goff

cinema-lumiere-1 cinema-lumiere-2

 

LUFFY LIN première année

LUFFY-LIN-03

JOURS TRANQUILLES À TOURS

C'est une ville de France ordinaire et tranquille, comme on aime sans doute les imaginer quand on vit loin de l'Europe. Luffy Lin est Taiwanaise, elle a depuis longtemps décidé de venir en France pour y faire des études de photo. À Tours, où elle passe neuf mois pour se familiariser avec la langue, elle entreprend  de photographier la ville et surtout ceux qui y habitent. Cadrées dans le carré du moyen format, ses images noir et blanc parviennent à donner une vision intemporelle de la francité, en évitant le cliché facile et la vaine anecdote, en gardant cette distance égale qui fait des passants les personnages d'un décor urbain universel traversé de signes mais libéré de ses monuments, laissés aux cartes postales. A moins d'attendre son train dans le hall de la gare ou de faire la sieste au-dessus de la Loire, on circule dans ces photographies comme on partage cette tonalité douce qui réunit les générations dans la même quiétude provinciale, l'enfance heureuse, les jeux de plein air, l'affection des uns ou la solitude des autres.

Hervé Le Goff