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Comment pratiquer la photo panoramique ?

Avec un rapport largeur/hauteur plus important que les formats traditionnels, la photo panoramique est une invitation à voir plus grand, à dessiner le profil d’une ligne d’horizon, retranscrire l’atmosphère d’une scène urbaine ou la majesté d’un paysage. Mais qu’est-ce qu’une photo panoramique exactement ?

Si le terme « panoramique » évoque immédiatement une image bien plus large que haute, il ne repose en pratique sur aucune norme. Un panorama peut être un format 16:9, comme il peut s’étendre jusqu’à des proportions extrêmes de 3:1, voire 10:1 dans certaines compositions audacieuses. Ce n’est pas tant une question de chiffres qu’une question d’intention : un panoramique est avant tout une photographie qui dépasse le cadre conventionnel. Pour pratiquer la photo panoramique, plusieurs solutions sont donc possibles.

 

Prise de vue unique

Pour réaliser une photo panoramique, il est tout d’abord possible de procéder en une seule prise de vue. En argentique, les Hasselblad Xpan et Xpan II, également vendus par Fujifilm sous le nom de TX-1 et TX-2, permettaient par exemple de produire des images au format 24×65 mm sur du film 35 mm tandis que les Fuji G617/GX617 et Linhof Technorama 617 utilisaient le même principe, mais sur du film 120. Les images mesurent alors 6×17 cm. Certains appareils moyen format ont également pu être détournés de leur usage premier en plaçant du film 35 mm et en exposant sur les perforations. C’est le cas du Mamiya 7 II et la technique qui est toujours employée par le Lomography Sprocket Rocket.

En numérique, l’avènement des hybrides et de leur visée électronique a également permis de proposer des formats de prise de vue panoramiques, le plus souvent en 16/9, avec affichage du cadre allongé dès la visée. Les appareils procèdent alors à un recadrage de l’image enregistrée par le capteur, ce qui a pour effet de réduire la définition des images et donc les possibilités d’agrandissement lors du tirage.

Quelle différence entre résolution et définition ?

Panoramique par assemblage

Pour accroître la définition d’image, l’autre solution consiste à balayer la scène afin d’assembler plusieurs prises de vue successives. C’est le principe sur lequel repose la plupart des modes panoramiques des appareils photos. Sauf que pour faciliter les calculs et générer rapidement une image, ces derniers ne garantissent pas toujours une définition d’image optimale.

Pour une qualité optimale, mieux vaut donc procéder manuellement et balayer la scène en plaçant son appareil photo à la verticale pour maximiser la définition du montage final. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les objectifs très grand-angle ne sont pas forcément les meilleurs alliés du panoramique : ils risquent d’exagérer les distorsions et de compliquer l’assemblage. Une focale standard, aux alentours de 35 ou 50 mm en plein format, permet de préserver une perspective naturelle. L’usage d’un trépied avec une tête panoramique facilite par ailleurs le travail. Cet accessoire n’est pas indispensable mais une rotation autour du point nodal permet de minimiser les décalages entre les différentes images lors de l’assemblage. Pensez également à anticiper les décalages d’exposition entre les différentes vues de votre balayage pour éviter les zones de cassure sur votre assemblage final. Photographier en Raw est un prérequis pour conserver une bonne qualité d’image finale tout en disposant d’une latitude de correction confortable.

Qu’est-ce que le format Raw ?

Un logiciel adapté

Vient ensuite l’assemblage, ou stitching, une étape qui s’effectue sur ordinateur à l’aide de logiciels spécialisés. Certains comme Adobe Lightroom ou Photoshop proposent une fusion automatique avec des options de projection limitées. Ils proposent par exemple une projection sphérique ou équirectangulaire adaptée aux panoramas 360° ou aux images en VR, une projection cylindrique qui maintient les lignes verticales droites, mais courbe les lignes horizontales aux extrémités ou encore une projection plane, également appelée perspective, qui conserve la géométrie naturelle au centre mais étire fortement les bords. D’autres logiciels plus spécialisés encore existent également. Citons par exemple PTGui qui permet un contrôle précis de l’assemblage, du point de vue et de la correction des déformations et qui est particulièrement utilisé en photo gigapixel ou encore Hugin, un logiciel open-source qui propose une grande variété de projections et permet un ajustement manuel des points de contrôle. Après l’assemblage, ces logiciels permettent d’ajuster la densité, le contraste et la couleur pour un rendu optimal.

Comme d’autres techniques, la photographie panoramique est un moyen d’expression spécifique auquel sont sensibilisés les élèves de l’EFET Photo. À travers des cours théoriques et pratiques, l’école s’attache à dispenser un enseignement complet et varié qui permet à chacun de trouver son style et son domaine de prédilection en photographie.

Street photography : que dit la loi

Street photography : que dit la loi

Peut-on tout photographier sous prétexte que la rue est un lieu public ? Entre liberté de photographier, droit à l’image, respect de la vie privée et droit à l’information, on vous explique les lois qui réglementent la photo de rue.

 

Consacrées par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, la liberté d’expression et la liberté de création s’appliquent naturellement à la photographie. En principe, il est donc légal de photographier dans l’espace public puisqu’il appartient à tous. Néanmoins, cette liberté n’est pas totale. Si l’article 9 du Code civil précise que chacun a droit au respect de sa vie privée, la jurisprudence reconnaît que dans un lieu public, une personne ne peut pas exiger une protection absolue contre la capture d’images, sauf si elle est photographiée dans une posture compromettante ou dans une situation attentatoire à sa dignité.

Par ailleurs, depuis la loi « Sécurité globale » adoptée en 2021, photographier les forces de l’ordre en service est soumis à des conditions particulières, interdisant notamment leur diffusion dans un but malveillant.

Il existe également des restrictions spécifiques comme certains bâtiments publics sensibles – installations militaires, tribunaux et certaines gares – où il est interdit de photographier. Quant aux aéroports, stades, salles de spectacle, établissement de santé, etc. il peut s’agir de lieux accueillant du public mais appartenant à des sociétés privées qui ont donc parfaitement le droit d’y interdire les prises de vue sans autorisation préalable.

Le droit à l’image

Le droit à l’image est un principe fondamental qui accorde à toute personne un contrôle sur l’utilisation de sa propre image. Ainsi, même si une photographie est capturée légalement, la diffusion de son image ne peut en théorie être faite sans son consentement explicite.

Plusieurs règles peuvent néanmoins s’appliquer. Tout d’abord, il existe une distinction en jurisprudence entre les photos de personnes isolées et les photos de groupe ou de foule. Une personne clairement identifiable, prise en photo de manière isolée, bénéficie d’une protection de son droit à l’image. À l’inverse, une personne apparaissant au sein d’un groupe dans un espace public, comme lors d’un rassemblement ou d’un spectacle de rue, ne peut pas toujours revendiquer un droit exclusif sur son image. À cela s’ajoute en plus la notion d’«intérêt légitime de l’information » ou de « droit de la communication » qui veut que lorsqu’une image illustre un événement d’actualité ou un sujet d’intérêt général, les juges puissent considérer que la diffusion prime sur le droit individuel à l’image. Cette exception ne peut justifier une exploitation commerciale ou dégradante de l’image d’un individu sans son accord, mais justifie donc que les journaux et magazines puissent diffuser l’images de personnes prises lors d’une manifestation, d’un événement public ou d’un rassemblement politique sans leur consentement.

 

Le droit de diffuser

Si le droit de photographier relève de la liberté de création et s’applique donc à la plupart des lieux public, la diffusion des images implique le respect du droit à l’image et des libertés individuelles. Elle s’applique à tous les modes de diffusion, qu’il s’agisse de tirage, d’un livre ou des réseaux sociaux mais ne veut pas dire que vous n’avez pas le droit de diffuser vos photos ! Comme souvent,

il est question de faire preuve de bon sens. La liberté d’expression artistique vous autorise à faire des photos de personnes dans la rue et à en faire usage pour des tirages ou une exposition. Attention juste à ce que vos photos de portent pas atteinte à l’image des personnes qui y figurent…

 

À l’école EFET Photo, les élèves sont sensibilisés à toutes les facettes du métier de photographe. L’enseignement repose sur des cours théoriques et pratiques portant sur les aspects techniques du métier, la culture générale et les notions fondamentales de droit et de fiscalité. L’école propose plusieurs cursus comprenant un Bachelor en trois ans, un Bachelor intensif en un an, des cours du soir et des cours à temps partiels.

Reporters sans frontières consacre son dernier album à Man Ray

Figure emblématique de l'avant-garde artistique du XXᵉ siècle et contributeur de la première heure aux mouvements dadaïste et surréaliste, Man Ray fut à la fois peintre, photographe et réalisateur. Son approche expérimentale et son refus du cloisonnement entre les disciplines sont aujourd’hui à l’honneur du 78e album de Reporters sans frontières.

 

Né Emmanuel Radnitsky en août 1890 aux États-Unis, Man Ray manifeste très tôt un intérêt prononcé pour les arts. À New York, il fréquente la Galerie 291 d'Alfred Stieglitz et rencontre Marcel Duchamp, avec qui il fonde la branche américaine du mouvement dada. Ensemble, ils défient les conventions artistiques établies, explorant de nouvelles formes d'expression et remettant en question la notion même d'art. Incompris dans son pays, Man Ray suit son ami Marcel Duchamp en France en 1921, et s'intègre rapidement au cercle des surréalistes, côtoyant des figures telles qu'André Breton, Paul Éluard ou Louis Aragon. Dès 1922, ses portraits de peintres et d’écrivains sont publiés dans Vanity Fair. À Montparnasse, où il possède son atelier qui deviendra un lieu de convergence pour les artistes et les intellectuels, il fait la connaissance de Kiki. Elle deviendra son amante, sa muse et le modèle de certaines de ses photos les plus emblématiques, telles que Le Violon d’Ingres (1924), où Man Ray appose à l’encre de Chine des ouïes de violon sur son dos nu, ou encore Noire et blanche, réalisée en 1926 sur laquelle on peut voir le visage de Kiki de Montparnasse posé sur une table tandis qu’elle tient un masque africain dans sa main gauche.

Innovations photographiques et héritage durable

Photographe de mode pour des magazines comme Vogue et Harper’s Bazaar, Man Ray est par ailleurs un touche-à-tout qui va introduire des techniques novatrices en photographie. Il perfectionne le photogramme, expérimenté avant lui par Christian Schad et László Moholy-Nagy, en y apportant une dimension surréaliste, combinant hasard et composition. Il rebaptise même la technique « rayographie ». Aux côtés de la mannequin américaine Lee Miller, qui deviendra par la suite photographe, il redécouvre également la solarisation. Selon la légende, cet épisode serait le fruit d’un accident, Lee Miller ayant allumé par erreur la lumière pendant le développement ce qui a provoqué des effets de contour lumineux et une inversion partielle des tons. La solarisation deviendra un élément clé du style de Man Ray que l’on retrouve notamment sur le portrait de Lee Miller en couverture de l’album de Reporters sans frontières, ainsi que sur son autoportrait de 1931 et celui de Dora Maar présents dans l’album.

Une œuvre aux multiples facettes

Outre la photographie, Man Ray s'est aventuré dans le cinéma expérimental. Ses courts-métrages muets, tels que « Le Retour à la raison » (1923), « Emak-Bakia » (1926) et « L'Étoile de mer » (1928), témoignent de son esprit d'avant-garde et de son refus des conventions narratives traditionnelles. Alors que la guerre éclate, Man Ray fuit la persécution des Juifs en Europe et retourne aux États-Unis où il rencontre Juliet Browner, danseuse et modèle américaine qu’il épouse en 1946. Dès lors, il délaisse la photographie pour reprendre les pinceaux. Il reviendra à Paris en 1951 et y restera jusqu’à sa mort en 1976 mais ne reprendra qu’exceptionnellement son appareil photo.

 

Un héritage persistant

Pionnier dont l'audace et l'innovation ont redéfini les contours de la création artistique, Man Ray continue d’influencer de nombreux artistes contemporains et de faire l’objet d’expositions dans le monde entier. L’hommage que lui rend Reporters sans frontières illustre d’ailleurs la modernité intemporelle de son regard et le rôle fondamental de l’image dans la défense des libertés.

« J’essaie simplement d’être le plus libre possible. Personne ne peut me dicter ou me guider dans ma manière de travailler ou dans le choix de mes sujets. On peut me critiquer après coup, mais c’est trop tard. Le travail est accompli. J’ai expérimenté la liberté. » Man Ray

Interview Thierry Ségard : Alumni d'EFET Photo

En 1980, Thierry Ségard intégrait l’EFET Photo avec la passion de l’image et l’envie d’en faire son métier. Depuis, il a tracé son chemin dans le domaine de la photographie équestre, capturant avec sensibilité et précision l’univers du cheval. De ses années d’apprentissage à son évolution professionnelle, il revient sur son parcours, partage ses expériences et nous raconte ce que l’EFET Photo lui a apporté dans sa carrière.

Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours avant d’intégrer l’école de photographie ?
Je m’appel Thierry Ségard, je suis photographe-reporter animalier spécialisé dans le domaine du cheval et des équitations depuis
plus de trente ans. J’ai intégré l’école à l’âge de 17 ans après avoir « lâchement » abandonné mes études au lycée en fin de première.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous lancer dans la photographie ?
Passionné par la photographie depuis l’âge de 7 ans, j’ai tout naturellement eu envie d’en faire mon métier.

 

Quels souvenirs gardez-vous de vos années à l’école ?
Le souvenir heureux d’enfin étudier un sujet qui m’intéresse

 

Quels conseils donneriez vous aux futurs étudiants qui envisagent de se lancer dans la photographie ?

La technique pour la technique n’a aucun intérêt si elle n’est pas au
service de l’image. Apprenez à regarder. D’abord le monde qui vous entoure et le travail des photographes qui vous ont précédés.
Tout à était photographié, mais tout est à réécrire avec votre regard

 

Quel est votre parcours depuis EFET Photo ?
En quelques mots voici les grandes étapes de mon parcours depuis ma sortie de l’école en 1982.
Après avoir exercé durant quelques mois des métiers sans rapport avec la photographie, j’ai d‘abord étais assistant d’un photographe,
puis vendeur d’images pour une agence de presse photographique, éditeur photos dans cette même agence avant d’entamer mon
activité de reporter-photographe animalier. Je me suis rapidement spécialisé dans le domaine du cheval et des équitations car j’ai vite
collaboré avec la presse spécialisée équestre, l’édition et la publicité.

 

Avez-vous eu l’opportunité de participer à des expositions, des concours ou des stages pendant votre formation ?
A la fin de ma deuxième année, j’ai eu l’opportunité de faire un stage dans un quotidien parisien qui n’existe plus aujourd’hui :
Le Nouveau Journal. Ce fut une expérience passionnante et enrichissante, qui m’a permis de mettre en pratique mes acquis tout neuf, au rythme effréné d’un quotidien du soir.

 

Pouvez-vous nous parler de projets récents ou de votre activité actuelle ?
Actuellement je continue de collaborer tout les mois avec la presse spécialisée équestre (Cheval Magazine). J’ai aussi dans mes
cartons des projets de livres chez plusieurs éditeurs ainsi que des projets d’accrochage de mon exposition sur les chevaux Ibériques.
Site internet : thierrysegard.photo
Instagram : th.segard

 

Y a-t-il une photographie ou un photographe qui vous inspire particulièrement ?
Difficile d’extraire une image ou un photographe dans l’absolu. Il y a beaucoup d’images que j’aime et dont je ne me lasse pas.
Parmi les photographes je citerai d’abord Jeanloup Sieff, puis Richard Avedon, Steve Mc Curry, Eric Bouvet, Vincent Muniez, Tim
Flach ou encore Jérémie Villet sans oublier Dingo, Juliette Jourdain et tant d’autres…

Interview de Charlotte Cazenave : Alumni d’EFET PHOTO

Charlotte Cazenave, ancienne élève d’EFET PHOTO, revient sur son parcours et partage son expérience dans cette interview. 

  • Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours avant d’intégrer l’école de photographie ? 

Après avoir obtenu un baccalauréat littéraire avec une spécialisation en Arts, j’ai suivi une année préparatoire à l’École Camondo afin de mieux définir mes choix artistiques et mon parcours. Très vite, je me suis tournée vers la photographie, le médium qui me permettait le mieux d’exprimer ma créativité. 

 

Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous lancer dans la photographie ? 

Depuis l'enfance, j’ai évolué dans un environnement imprégné par l’art grâce à mes parents et à mon entourage. Les nombreuses expositions que j’ai visitées et les voyages que j’ai effectués m’ont ouvert au monde artistique, faisant de cette passion une évidence. Lors de mon année préparatoire, j’ai réalisé que, dès que j’avais carte blanche pour un projet, je me tournais instinctivement vers la photographie. Cette prise de conscience a confirmé mon choix de parcours. 

 

  • Pourquoi avez-vous choisi l’EFET Photo pour vous former ? 

Après avoir découvert différentes écoles sur des salons, L’EFET m’a paru être un bon choix. Notamment pour son approche pédagogique et la diversité de ses enseignements, qui correspondaient à mes attentes et à mon projet professionnel. 

 

  • Quels souvenirs gardez-vous de vos années à l’école ? 

Je garde un excellent souvenir de mes années passées à l'école, marquées par de belles rencontres, aussi bien sur le plan amical que professionnel. Ces trois années m'ont offert l'opportunité d'explorer divers domaines et d'affiner mon style photographique. 

 

  • Y a-t-il un cours ou un projet qui vous a particulièrement marqué(e) ? 

Le projet « Natifs », que j’ai mené lors de ma dernière année, m’a aidé à mieux cerner mon style photographique et à préciser la direction que je souhaitais prendre par la suite. J’ai également beaucoup apprécié les cours de studio, avec des sujets variés, qui m’ont offert l’opportunité d’explorer des univers que je n’aurais probablement jamais découverts autrement. Les cours de graphisme aussi m'ont permis de développer une approche visuelle plus complète et d'affiner ma manière de mettre en valeur mes images à travers la mise en page.  

 

  • Pouvez-vous nous parler des professeurs ou des intervenants qui vous ont inspiré(e) ? 

Plusieurs professeurs m’ont marqué au cours de ces trois années. Les enseignants de studio, Jean-Jacques Castres et Fred Perrot, qui m’ont fait découvrir une discipline jusque-là inconnue et dans laquelle j’ai pris un immense plaisir à créer et expérimenter. Philippe Abergel m’a guidé dans la construction d’un projet photographique de reportage, m’apportant une précieuse aide. Delphine Bonnet qui m’a offert une première immersion dans le monde extérieur grâce à l’exposition à Arles et m’a apporté un soutien précieux, tant pendant qu’après l’école. 

 

  • Comment l’école vous a-t-elle aidé(e) à développer votre style ou votre vision artistique ? 

L’école m'a offert l'opportunité d'explorer et d'apprendre diverses pratiques auxquelles je n'avais jamais été formée, comme le studio, la vidéo, la création de site web ou encore le développement argentique. J'y ai acquis les compétences nécessaires pour mener un projet de sa conception à sa réalisation et affiner mon écriture photographique. 

 

  • Avez-vous eu l’opportunité de participer à des expositions, concours ou stages pendant votre formation ? 

Au cours de mon cursus, j’ai eu l’opportunité d’effectuer un stage au sein du studio photo Le Petit Oiseau va Sortir, une expérience enrichissante qui m’a offert un premier regard sur le monde professionnel. 

En troisième année, les étudiants ont également la chance de participer aux Voies Off du Festival de la Photographie à Arles et d’exposer leur travail pendant deux semaines dans une galerie, grâce à Delphine Bonnet. J’en garde un excellent souvenir, car cette expérience confronte directement au regard du public et marque la transition entre le statut d’étudiant et celui de professionnel. 

 

 

  • Quel est votre parcours depuis votre passage à l’EFET Photo ? 

J’ai poursuivi un Master en Photographie à l’École Nationale Supérieure Louis-Lumière, où j’ai obtenu mon diplôme en 2022. Par la suite, j’ai travaillé pendant un an au sein de l’agence FRESH architectures en tant que photographe et chargée de communication. Depuis près de deux ans, j’exerce en tant que photographe artiste-auteur et, plus récemment, j’ai commencé à enseigner des cours d’impression numérique à l’EFET. 

 

  • Pouvez-vous nous parler de vos projets récents ou de votre activité actuelle ? 

Actuellement photographe freelance, j’interviens principalement dans les domaines de l’architecture, du reportage et de l’événementiel. J’exerce également en tant que retoucheuse ou assistante digitale dans divers secteurs. 

 

Site internet : charlottecazenave.com 

Instagram : @charlottecazenave 

 

  • Quels conseils donneriez-vous aux futurs étudiants qui souhaitent se lancer dans la photographie ? 

Je conseillerais aux futurs étudiants de suivre leur passion, de croire en eux et de prêter attention aux conseils qui peuvent s’avérer précieux. Il est essentiel d’être curieux, de sortir, d'aller voir des expositions, de rencontrer des professionnels du milieu, de tisser des liens et, surtout, d’avoir l’envie de créer et d’évoluer. 

 

  • Y a-t-il une photographie ou un photographe qui vous inspire particulièrement ? 

De nombreux photographes m’inspirent, mais les deux premiers qui me viennent à l’esprit sont William Eggleston et Lucien Hervé. Le premier pour son travail sur la couleur, la lumière et son regard sur la ville, et le second pour son approche de la composition, de la géométrie et des contrastes. 

 

Qu’appelle-t-on lumière douce et dure en photographie ?

Beaucoup de photographes débutants se concentrent sur les réglages de l’appareil, oubliant que la clé d’une image réussie réside avant tout dans une bonne gestion de la lumière. Sa direction et son intensité sont des éléments narratifs essentiels qui vont conduire à apporter douceur ou force et donner le ton d’une photographie. Il est donc primordial de maîtriser la différence entre une lumière douce et une lumière dure.

 

Ce que l’on appelle une lumière douce en photographie se caractérise par des ombres légères, des transitions progressives entre les zones lumineuses et sombres de l’image et des contrastes peu intenses. C’est parce qu’un tel effet est souvent associé à une sensation de raffinement et de légèreté que cette lumière est qualifiée de douce. Elle s’oppose à ce que l’on appelle une lumière dure qui se caractérise par des ombres plus denses aux contours nets et marqués et des contrastes forts. Une lumière dure accentue les textures et les détails et peut apporter une dimension dramatique ou intense à une image.

 

Pour quel usage ?

Le choix entre une lumière dure et une lumière douce influence fortement l’ambiance d’une photographie mais aussi la manière avec laquelle on décrit son sujet. En portrait, on va avoir tendance à privilégier une lumière douce car elle lisse la peau en minimisant les imperfections et met plus en valeur le modèle. Pour les mêmes raisons, ce type de lumière peut également être utilisée en nature morte ou en macro. Mais dans ces différents domaines, il est également possible de privilégier une lumière dure, plus dynamique et percutante. En portrait, elle va mettre en évidence les marques du visage et donner plus de caractère au sujet tandis qu’en photo de mode, elle permet de donner une touche graphique aux images. Rares sont les photographes qui n’utilisent qu’un type d’éclairage. Ainsi, bien que l’on puisse dire qu’Annie Leibovitz a généralement privilégié les lumières douces dans son travail de portraitiste tandis que Richard Avedon a plus souvent exploité la lumière dure pour mettre en exergue chaque détail et accentuer la force des expressions de ses sujets, il existe dans le répertoire de chaque photographe des contre-exemples montrant que l’essentiel est surtout d’adapter sa lumière à chaque sujet et à chaque situation.

 

L’éclairage Rembrandt au studio

 

Comment faire une lumière dure ou douce ?

La clé pour produire une lumière douce ou une lumière dure réside dans la taille relative de la source lumineuse. Plus cette dernière est grande et proche du sujet, plus la lumière sera douce. En studio, on aura donc tendance à utiliser des boîtes à lumière (softboxes) pour agrandir la taille de la source de lumière ou bien des parapluies translucides utilisés par transmission. En extérieur, sous la lumière naturelle du soleil, une lumière douce pourra être obtenue avec des diffuseurs sous forme de panneau, des réflecteurs ou en plaçant son sujet de manière à ce qu’il ne reçoive pas la lumière directe du soleil. Les nuages sont également de très bons diffuseurs naturels. Un temps couvert produit donc des lumières douces aux faibles contrastes.

Pour créer une lumière dure, il faut en revanche utiliser une source lumineuse petite et directe. Le soleil au zénith en est un parfait exemple, tout comme un flash sans diffuseur ou une lampe à faisceau concentré. Pour accentuer encore l'effet, l'utilisation de gobos (obstacles projetant des ombres) ou de grilles en nid d’abeille sur les sources lumineuses peut s'avérer efficace.

 

Les techniques d’éclairage, en extérieur comme au studio, font partie des enseignements essentiels de l’école EFET qui dans chacune de ses formations dispensent aux élèves des bases techniques autant que culturelles pour que chacun maîtrise les éléments qui font une photographie réussie et possède les compétences pour exprimer son style photographique.

 

Maîtriser l'éclairage en photographie, c'est comprendre comment moduler la lumière pour servir une intention artistique. En jouant avec la dureté de la lumière, chaque photographe peut donner vie à des images saisissantes et raconter une histoire visuelle unique.

Le prix Picto de la photographie de mode, un tremplin pour les photographes émergents

Depuis sa création en 1998 par le laboratoire Picto, le Prix Picto de la Photographie de Mode s’est imposé comme un concours majeur et incontournable pour les jeunes talents. Destiné aux photographes émergents de moins de 35 ans, il récompense chaque année les créateurs les plus prometteurs et leur offre une visibilité exceptionnelle.

Il a fait émerger de grands noms de la photographie de mode tels que Louis Decamps, lauréat de l’édition 1998, Sofia & Mauro en 2002, Marjolijn de Groot en 2003 ou encore Kourtney Roy, mention spéciale en 2007 qui ont su transformer cette reconnaissance en tremplin pour leur carrière. Dès 2013, le prix Picto de la photographie de mode s’ouvre également à l’international et distingue l’Italienne Alice Pavesi Fiori, mention spéciale, et la Chinoise Ting Ting Wang. En 2014, ce sera le tour de la Belge Charlotte Abramow, puis en 2016 de son compatriote Laurent Henrion suivis en 2020 de Chiron Duong (Vietnam), Lucie Khahoutian (Arménie) ou encore Natalia Evelyn Bencicova (Slovaquie). Au fur et à mesure des années, le prix Picto s’est également entouré de partenaires prestigieux comme le Palais Galliera, Musée de la Mode de Paris, le19M, regroupant les Métiers d’Art de la Mode de la maison Chanel, le photographe Paolo Roversi, l’agence LGA Management et le laboratoire Janvier. D’une, ce sont donc désormais quatre dotations qui sont remises aux lauréats pour les accompagner dans le développement de leur carrière. En 2024, Yama Ndiaye a ainsi remporté le Grand Prix grâce à son approche visuelle singulière et Tamibé Bourdanné la dotation le19M pour son travail inspiré des traditions vaudou africaines. Gabriel Gómez a été distingué par la dotation Filippo Roversi pour sa série « Journal – Il fallait venir hier », tandis que Silvana Trevale a reçu la dotation LGA Management / Janvier pour son approche mêlant photographie et vidéo.

 

Les candidatures 2025 sont ouvertes

L’édition 2025 du Prix Picto s’annonce particulièrement attendue, marquant les 75 ans des laboratoires PICTO. L’appel à candidatures est ouvert jusqu’au 17 mars 2025, et la remise des prix aura lieu en juin au Palais Galliera, renforçant encore la place centrale de ce prix dans la mise en avant des nouveaux talents de la photographie de mode. Pour candidater, il faut obligatoirement être âgé de moins de 35 ans et proposer une série de 15 à 20 images maximum accompagnée d’un texte de présentation décrivant l’intention, le concept et le contexte de la série. Une biographie présentant son parcours professionnel et artistique est également demandée. Les candidats à la dotation LGA Management / Janvier peuvent également envoyer une courte vidéo ou un motion design en lien avec la série photographique.

 

Juliette Jourdain fait la couverture de la revue « PHOTO »

Des élèves de l’EFET distingués

Plusieurs anciens élèves de l’EFET Paris ont marqué de leur empreinte ce prestigieux concours. Juliette Jourdain, diplômée en 2014, s’est par exemple distinguée en remportant la deuxième place du Prix Picto en 2015. Gabriel Dia, major de promotion en Bachelor intensif en 2020 a quant lui remporté le troisième prix – Dotation Filippo Roversi la même année, tandis qu’Alexandre Sourd, Lucas Cerli, Laura Martin, Solène Richard, Veronica Nesci et Margaux Nieto, tous alors étudiants ou anciens étudiants de l’EFET Photo, comptent parmi les finalistes de l’édition 2022.

Le succès de ces anciens élèves, dont l’école espère allonger encore la liste dans les années à venir, illustre les capacités de l’EFET Photo à préparer les photographes aux exigences du milieu professionnel et à leur épanouissement dans leur activité de photographe.

Prix Picto de la Mode

Eadweard Muybridge, un pionnier de la photographie du XIXᵉ siècle

Connu pour ses photographies décomposant la course d’un cheval, Muybridge est à l’honneur dans la bande dessinée « Pour une fraction de seconde » de Guy Delisle, publiée aux éditions Delcourt. L’ouvrage retrace la vie de l’homme qui, par ses inventions, a fait évoluer la photographie ainsi que l’étude du mouvement.

Né en 1830, à Kingston upon Thames dans la banlieue de Londres, Edward James Muggeridge, qui prendra par la suite le nom d’Eadweard Muybridge, émigre aux États-Unis en 1855. Il y exerce tout d’abord le métier de libraire tout en s’adonnant à sa passion pour la photographie. L’art est naissant, et encore dominé par la technique du daguerréotype avant que ne soient inventés le collodion humide et les émulsions au gélatino-bromure d’argent. Muybridge se distingue rapidement par ses clichés de paysages américains, notamment de la vallée de Yosemite, 50 ans avant qu’Ansel Adams y réalise ses célèbres photographies.

 

 

Ansel Adams, un photographe écologiste qui a marqué son époque

Leland Stanford, le précieux mécène
Parmi ses clients, le photographe compte un homme d’affaire puissant, Leland Stanford, gouverneur de Californie et passionné d'élevage équin. Souhaitant déterminer si lors du galop, les quatre sabots d'un cheval quittent simultanément le sol, Stanford engage Muybridge en 1872 et le met au défi de réaliser des photos comme preuve du phénomène. Après plusieurs tentatives infructueuses, Muybridge développe en 1878 un système innovant qui le fera entrer dans l’histoire. Pour réaliser ces clichés révolutionnaires, il apporte des améliorations significatives au matériel photographique de l'époque. Il conçoit notamment des obturateurs mécaniques à grande vitesse, de l’ordre de 1/1000s, et met au point des systèmes de déclenchement électromécaniques pour synchroniser les prises de vue. Tout ceci étant permis par les évolutions des émulsions photographiques devenues plus sensibles. Grâce à 24 appareils photo chargés au collodion humide, disposés le long d'une piste et dont les déclencheurs étaient actionnés par des fils heurtés par le poitrail du cheval, Muybridge réalise des images séquentielles du mouvement. Cette approche permit de confirmer que, lors du galop, les quatre sabots quittent effectivement le sol simultanément.

 

Une contribution majeure à l’étude du mouvement

À partir de là, Muybridge s’intéresse au mouvement en général, de l’animal et de l’humain. En 1879, il crée le zoopraxiscope, un dispositif projetant des images animées, qui préfigure le cinéma – le cinématographe des frères Lumière verra le jour en 1895 – et influence durablement les domaines de la photographie, de la science et des arts visuels. Entre 1883 et 1886, à l'Université de Pennsylvanie, il réalise plus de 100 000 images décomposant les mouvements humains et animaux et constitue ainsi une base de données visuelle sans précédent. En 1887, il publie notamment la série « Animal Locomotion » comprenant 781 planches soit plus de 20 000 images décomposant les mouvements humains et animaux dont l’essentiel est conservé dans la collection de l’université de Pennsylvanie. Le musée d’Orsay à Paris, le Kingston Museum au Royaume-Uni et l’université de Stanford possèdent également des études sur le mouvement équin, un zoopraxiscope ainsi que des disques et des négatifs sur plaque de verre de Muybridge.

 

Une vie tumultueuse

À travers un récit richement documenté et illustré, l’auteur canadien Guy Delisle a choisi de retranscrire en bande dessinée les exploits techniques du photographe Muybridge, mais aussi ses déboires personnels, notamment l'épisode tragique où il tue l'amant de sa femme. L’ouvrage restitue l'atmosphère du XIXᵉ siècle et dresse le portrait d'un homme obsédé par la capture du mouvement, prêt à défier les conventions de son temps pour atteindre ses objectifs. La bande dessinée est éditée par Delcourt sous le titre « Pour une fraction de seconde. La vie mouvementée d’Eadweard Muybridge » et est l’occasion de faire la lumière sur le parcours d'un photographe visionnaire.

La photographie a 200 ans et a connu de nombreuses évolutions portées par des prouesses technologiques et par les recherches de photographes auxquels les élèves de l’école EFET Photo sont sensibilisés lors de leur formation. Chaque cursus comprend des enseignements pratiques et théoriques, sur les systèmes modernes et sur l’histoire de la photographie.

Leica : 100 ans d’Histoire et 70 ans de légende avec le système M

En 1925, sortait dans le commerce le premier appareil photo Leica qui allait révolutionner la photographie tandis que trente ans plus tard la marque donnait naissance au mythique système M. Retour sur ces deux anniversaires marquants célébrés par la marque allemande, reconnaissable à sa pastille rouge.

 

Fondée au sein de l’entreprise Ernst Leitz Optische Werke spécialisée dans l’optique de précision et notamment la fabrication de microscopes, Leica – dont le nom vient de la contraction de Leitz et de Camera -, est née du génie d’un homme, ingénieur dans l’entreprise : Oskar Barnack. Passionné de photographie, il a l’idée d’utiliser le film 35 mm, jusqu’alors employé uniquement au cinéma, en le faisant défiler horizontalement pour produire des appareils photo plus compacts et plus légers que ceux de l’époque. C’est la naissance du format 24×36 en photographie qu’Oskar Barnack utilise dans deux prototypes d’appareils « Ur-Leica » fabriqués en 1913 et en 1914. Il faudra ensuite attendre plus de dix ans pour qu’un premier appareil photo dont les lignes sont fortement inspirées des premiers prototypes de Barnack soit commercialisé. Présenté pour la première fois à la Foire de printemps de Leipzig, le Leica I fait son entrée sur le marché en 1925 et ouvre la voie à une nouvelle ère pour les photographes. Sous le slogan « Le témoin d’un siècle : Leica fête ses 100 ans », la marque célèbre cette année cet anniversaire avec des événements culturels dans des villes comme New York, Shanghai ou Tokyo, et une semaine spéciale en juin au siège de Wetzlar en Allemagne. À cela s’ajoutent des expositions dans le réseau mondial des galeries Leica, mettant à l’honneur des œuvres emblématiques de grands photographes et la commercialisation de produits dérivés comme une série limitée d’ours Steiff, baptisés « Elsie » et « Ernst » en hommage à la famille Leitz, des stylos Graf von Faber-Castell gravés de la célèbre devise d’Ernst Leitz II (« Ich entscheide hiermit: Es wird riskiert. » – « Je décide : nous prenons le risque »), ou encore un puzzle 3D détaillé du Leica I.

La visée télémétrique

Si 2025 marque les 100 ans de la commercialisation du premier appareil Leica, 2024 fut également l’occasion de célébrer les 70 ans du système M. Initié en 1954 avec le légendaire Leica M3, cette lignée d’appareil photo se distingue par sa visée télémétrique et sa monture optique à baïonnette M qui perdurent encore aujourd’hui. Le Leica M3 se vendra à 225 000 exemplaires, un record pour l’époque et connaîtra au fil des décennies de nombreux successeurs. Le M6 lancé en 1984 sera l’un des modèles les plus emblématiques pour sa cellule de mesure et sa longévité, si bien qu’il connaîtra même une nouvelle version en 2022. La transition vers le numérique s’opère en 2006 avec le M8 équipé d’un capteur APS-H et se poursuit en 2009 avec le M9, premier modèle équipé d’un capteur 24×36. Depuis, Leica alterne versions argentiques (comme le M-A) et numériques, en raffinant son design et ses technologies tout en conservant les deux piliers essentiels de la gamme M : le viseur télémétrique et la monture M. Le dernier modèle, le M11 lui-même décliné en plusieurs versions, intègre un capteur 60 Mpx, de la mémoire interne et un système d’obturation électronique.

 

Un livre

Chaque génération de Leica M a marqué l’histoire de la photographie et séduit des photographes de renom comme Henri Cartier-Bresson, René Burri, Bruce Davidson, Elliot Erwitt, Joel Meyerowitz, Véronique de Viguerie,etc. Pour honorer cet héritage, Leica a publié un ouvrage, Leica M, composé de 272 pages qui retracent l’évolution du système et fait la part belle aux images de photographes renommés et aux jeunes talents. Le livre comprend 55 photos grand format, des images historiques provenant des archives Leica et des images d’appareils photo. Il est disponible en version bilangue anglais et allemand et vendu 49 €.

 

L’histoire de la photographie et des photographes est intimement liée à celle du matériel qui a permis à l’image de se fixer et de croître en qualité. En étudiant les innovations et les spécificités des différents matériels photo, les élèves de l’école EFET Photo peuvent ainsi mieux appréhender l'impact de la technique sur l'esthétique des images et sur les travaux réalisés par les plus grands

photographes. Pour ces raisons, l’école s’attache à proposer de nombreux enseignements pratiques mais aussi des cours théoriques sur l’histoire de la photographie, l’analyse d’image et le matériel.

Emma Frery Alumni d'EFET PHOTO

Emma Frery, ancienne étudiante d’EFET Photo et Major de Promotion, Major du Jury et Major Dossier de l’European Bachelor of Photography (2017-2020), nous ouvre les portes de son univers artistique et revient sur son parcours riche et inspirant. Après un déclic en 2016, elle a su transformer sa passion pour la photographie en une carrière couronnée de succès, marquée par des prix prestigieux et des expositions remarquées. À travers cette interview, Emma partage avec nous les moments clés de sa formation, ses influences, et ses conseils pour les futurs photographes en quête de leur propre vision.

 

Peux-tu te présenter et nous parler de ton parcours avant d’intégrer l’école de photographie ?

 Après un baccalauréat littéraire obtenu en 2015, je me suis d’abord orientée vers des études en Sciences du langage, pensant que cette voie m’aiderait à mieux comprendre la communication et les interactions humaines. Mais très vite, la photographie a pris une place centrale dans ma vie. Pendant ma deuxième année à l’université, je passais mes journées à explorer les rues de Paris avec mon appareil photo, à capturer des instants de vie avec mes amis, des portraits spontanés, et même des scènes plus artistiques.

Le véritable déclic est survenu en 2016, lors d’un workshop à Trouville-sur-Mer. En manipulant un appareil photo manuel pour la première fois et en travaillant sur des techniques artisanales, j’ai ressenti un profond alignement entre ce médium et ma manière de m’exprimer. Les encouragements de mon formateur ce jour-là m’ont convaincue : il fallait que je me lance.

Qu’est-ce qui t’a donné envie de te lancer dans la photographie ?

C’est à la fois une question de passion et de logique. J’ai réalisé que je mettais bien plus d’énergie et de cœur dans mes projets photographiques que dans ma licence. Mes proches, voyant ma détermination, les retours du public et mes progrès, m’ont encouragée à suivre cette voie. Et surtout, il y avait cette sensation indescriptible : celle d’avoir enfin trouvé un moyen d’expression qui résonnait profondément avec qui je suis.

Pourquoi as-tu choisi cette école en particulier pour te former ?

Le choix s’est fait un peu sur le fil, mais il était réfléchi. J’ai découvert l’EFET grâce à une amie de l’université, également photographe qui en disait beaucoup de bien. Après avoir exploré les travaux des anciens élèves, j’ai été impressionnée par la qualité des séries et leur diversité. Ce qui m’a convaincue, c’était aussi l’aspect pratique et concret de la formation : pouvoir expérimenter dans différents domaines de la photo tout en développant un style personnel.

Quels souvenirs gardes-tu de tes années à l’école ?

C’est une période qui m’a transformée : j’ai gagné en confiance et en assurance. J’ai appris à sortir de ma zone de confort et à explorer des styles que je n’aurais jamais tentés seule. Ce que je retiens le plus, c’est l’effervescence des projets : les longues heures passées à travailler en post- production avec Théo Steiner, les critiques constructives avec Noel Bourcier, Fred Perrot et Philippe Breson, et surtout, ce sentiment d’accomplissement après chaque projet terminé. L’école m’a permis de m’approprier la photographie, tant sur le plan technique qu’artistique.

Y a-t-il un cours ou un projet qui t’a particulièrement marqué ?

Oui, deux projets en particulier. Le premier, « Nocturnes », est une série sur laquelle j’ai travaillé tout au long de ma dernière année. Ce projet m’a poussé à explorer les jeux de lumière et les ambiances nocturnes de manière narrative, sous les conseils avisés de Philippe Breson. Le second, « Il était plus d’une fois… », est un projet engagé et philanthropique sur des victimes de violences qui ont décidé de libérer leur parole au travers de photographies rappelant des contes célèbres. Ce projet m’a profondément marquée, car il mêle esthétique et engagement social.

Peux-tu nous parler des professeurs ou des intervenants qui t’ont inspirée ?

Chaque professeur avait sa propre approche, mais Philippe Breson a eu une influence décisive sur mon parcours. Il avait cette capacité à me faire confiance, à voir au-delà des imperfections techniques et à me pousser à raconter une histoire à travers mes images. Ses retours étaient toujours constructifs et bienveillants. J’ai aussi adoré les cours de Noël Bourcier, qui m’ont permis d’ancrer mon travail dans une perspective historique et artistique plus large.

Comment l’école t’a-t-elle aidée à développer ton style ou ta vision artistique ?

L’école a été un tremplin pour structurer mon approche. Grâce aux cours d’Histoire de la Photographie donnés par Noel Bourcier, j’ai découvert des artistes et des mouvements qui résonnaient avec ma propre sensibilité. Cela m’a permis de mieux comprendre mon propre style. Les conseils de Philippe Breson, m’ont permis de canaliser mes idées et de produire des séries plus cohérentes.

As-tu eu l’opportunité de participer à des expositions, concours ou stages pendant ta formation ?

A la fin de la première année, un camarade de classe a trouvé un lieu dans lequel nous avons pu organiser notre toute première exposition photo. Nous étions 5 étudiants de la promo à y avoir affiché des clichés de manifestations parisiennes réalisées dans l’année.

A peine 3 mois après avoir passé mon jury de fin de 3ème année, j’ai remporté le Grand Prix Paris Match du Photoreportage (2020) avec mon projet personnel « Handi’Chiens, ces héros de leur quotidien ».

Lors de ma première année, j’ai participé à une exposition collective organisée avec des camarades de promo. Nous avions choisi un thème sur les manifestations parisiennes, ce qui nous a permis de confronter nos travaux à un public extérieur.

Mais l’un de mes plus grands moments reste la victoire au Grand Prix Paris Match du Photoreportage en 2020, quelques mois seulement après la fin de ma formation. Mon projet

« Handi’Chiens, ces héros de leur quotidien » a été récompensé, et cette reconnaissance m’a confortée dans mon choix de carrière et a été un tremplin supplémentaire pour signer des contrats et exposer mes projets.

Quel est ton parcours depuis EFET PHOTO ?

En sortant de l’école en tant que Major de Promotion, Major du jury et Major dossier, je me suis lancée à mon compte sous deux statuts : artiste-auteur et auto-entrepreneur artisan, ce qui m’a permis de travailler avec les professionnels et les particuliers, ainsi que de vendre mes photos.

  • 2020 : lauréate du Grand Prix Paris Match du Photoreportage avec ma série « Handi’Chiens, ces héros de leur quotidien ». J’ai également publié une de mes série dans le magazine
  • 2021 : second prix du concours « Jeune de Qualité » du Lions Club Ile-de-France Est avec

ma série « Il était plus d’une fois… ». J’ai également exposé ma série « Fenêtre sur cour » à la Galerie de l’Espace Art et Liberté, ainsi que sur les grilles de l’Hôtel de Ville de Charenton-le-Pont.

  • 2023 : lauréate du concours en noir et blanc #NikonZFCBlack avec une de mes photos de la

série « Agatha ». Exposition « Moments imparfaits » avec ma série « Fenêtre sur cour » au forum Bonlieu de Annecy. Finaliste du Prix Picto de la Mode avec mes deux séries « Agatha » et « Quand tombe la nuit ».

  • 2024 : lauréate du Prix des Critiques (aussi appelé Prix du Nouveau regard de la caméra d’or

Abbas Kiarostami) avec ma série « Fenêtre sur cour ».

J’ai également eu l’opportunité de donner des cours de photographie à des jeunes de 13 à 25 ans. Depuis 2022 il m’arrive d’assister un attaché de presse lors des avant-premières de films au niveau du photocall, ce qui me permet de rencontrer des acteurs tels que Brad Pitt, Ryan Gosling, Emily Blunt, Cillian Murphy, Joaquin Phoenix, Robert Downey Jr, etc.

 

 

Peux-tu nous parler de projets récents ou de ton activité actuelle ?

Aujourd’hui je travaille toujours auprès des particuliers et des professionnels. Et je vends des tirages de mes travaux artistiques.

Mon Instagram artistique : @shootamme

Mon Instagram clients : @emmafrery_photographe

Quels conseils donnerais tu aux futurs étudiants qui envisagent de se lancer dans la photographie ?

Si vous débutez, plongez-vous dans la photographie sous toutes ses formes. Allez à des expositions, « mangez de la photographie », explorez différents styles, expérimentez en studio et sur le terrain. Ne vous limitez pas à une seule discipline : c’est en touchant à tout que vous découvrirez ce qui vous passionne vraiment.

Si votre ambition est de devenir professionnel, il faut aussi maîtriser les coulisses : apprendre à gérer votre communication, comprendre les statuts juridiques, et surtout, savoir raconter une histoire à travers vos projets. Être photographe, ce n’est pas seulement appuyer sur un déclencheur : c’est construire une vision, et apprendre à la partager et à la vendre avec le monde.

 

Y a-t-il une photographie ou un photographe qui t’inspire particulièrement ?

 La photographie qui a été un déclic dans la construction de mon univers artistique est celle de la collaboration Helmut Newton et Yves Saint-Laurent :